Je viens de recevoir un email et texte de François qui a fini son escalier.
Notre service StairFile a permis à François de construire un superbe escalier quart tournant, voici son témoignage:
Une belle aventure bien réussie!
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Histoire d’un escalier Par François BRIANT
/FB 100913/
Ayant, dans une très vieille maison Bretonne, un grenier perdu, accessible par une échelle de meunier à pente assez dissuasive, depuis longtemps, je pensais me lancer dans la réalisation d’un escalier.
Adorant le travail du bois, sans être un boiseux expert, je pensais que ce serait une belle aventure.
Cet escalier serait un quart tournant, simple sans contre marche. Il devrait complémenter l’escalier existant pour le 1er étage et s’intégrer au mieux en gardant le même style. Il fallait refaire une trémie dans le plancher bois aux dimensions Ad hoc, prendre ses dimensions finies au millimètre et étudier l’escalier en détail. La trémie a été faite en 2012.
Ne connaissant pas grand-chose dans l’univers des escaliers, j’ai fouiné sur internet /You T. et Cie et suis tombé sur StairDesigner et Ness Tilson. Ici a commencé vraiment mon projet d’escalier. Loin de ne proposer uniquement que la vente de StairDesigner ou les services StairFiles, Ness est une mine de conseils et d’astuces, les escaliers c’est son métier et il partage son savoir et son expérience. Et ça, c’est rare. Sans Ness je ne me serais pas lancé.
Donc, pour entrer dans le sujet :
Choix du modèle
Avec StairDesigner mode démo (gratuit) et ses modèles types, c’est assez simple, il faut juste entrer dans les options qu’offre ce logiciel. Ness est là pour aider s’il le faut.
Avec ça, l’escalier est là, tel qu’on le désire, en 3D. Si on maitrise (ce n’est pas mon cas) il reste à dimensionner tout ça. Mais la version SD démo ne le permet pas (pas d’impression possible, sinon une copie d’écran) J’ai donc pris l’option Stair file et donc obtenu tous les fichiers utiles StairDesigner et DXF. Restait pour moi la question de soit imprimer les gabarits à échelle 1 (solution commode, rapide, mais il faut avoir une table traçante) soit redessiner sur le bois les éléments échelle 1.
Ma solution a été mixte : coter les fichiers DXF avec Draft sight (gratuit) mais que j’ai été obligé de potasser !) et dessiner les gabarits ou directement sur le bois.
Choix du bois
Il restait à trouver et choisir le bois. Ness m’a donné toutes les options et choix possibles pour un escalier.
L’escalier devant être en partie peint, cela me laissait l’opportunité d’un mélange de bois. J’avais un peu de beau chêne bien sec et de bois rouge, mais pas assez, il fallait donc investir!
Le choix a été du Frêne sorti de scierie pas très sec … donc attente… et séchage dans des bonnes conditions (pendant que je faisais mes armes sur Draftsight et que je dessinais des gabarits !)
Une bonne dizaine de plots de 40 et 50 mm, du beau frêne mais juste en séchage (entre 16 et 14 au lieu de 12/13)
Choix des assemblages
J’avais sur le sujet mes idées : classiques (tenons, mortaises, chevilles). Ness m’a appris qu’un assemblage plus « moderne » et plus rapide était possible (tire fond ou longue vis avec dominos ou tourillons). J’ai utilisé les deux en fonction des éléments.
Choix des outils (du moins les miens)
. Scie circulaire portative : pour déligner et tronçonner.
. Scie japonaise : pour finition et arasement
. Défonceuse : pour rainures, assemblage partie de limon, etc.
. Perceuse, ponceuse
. Dégauchisseuse, raboteuse, scie circulaire sur table, mortaiseuse, toupie (vieux combiné Kity sur table en ce qui me concerne)
Si comme moi, on part avec du bois brut, la degau/ rabot est nécessaire, sinon les outils à main sont suffisants.
Réalisation
Le plan est là, les gabarits sont faits ou connus, alors au boulot, à nous le bois et les copeaux !
J’ai d’abord fait le délignage des plots de Frêne.
L’aubier est retiré. (Tiens drôle d’odeur à la coupe ce frêne ? cela sent plutôt la m…, sauf votre respect ! Mais c’est normal, ce bois à toujours cette petite odeur quand on lui fend le cœur !).
Figure 1 : présentation et choix des gabarits de marche sur un plateau. Plateau de 50 mm brut, marche de 40 mm finie. Pour mes gabarits j’ai utilisé du papier non tissé pour rénovation des murs. (Très stables dimensionnellement).
Figure 2 : tronçonnage de chaque marche brute.
Figure 3 : Chaque marche brute est délignée, cœur retiré si creux ou fendu, dégauchissage et rabotage de chaque élément de marche, épaisseur 40 mm.
Figure 4 : stockage de chaque élément repéré avant assemblage.
Figure 5 : Même démarche pour les limons coté cage
Figure 6 : Assemblage des limons à rainure et languette rapportée (idem pour les marches) L’assemblage a été fait cœur vers le haut et tête bêche pour éviter le cintrage.
Le collage des différents éléments est réalisé sur presse horizontale « maison » (inspiré des presses à placage de Ness).
Figure 7 : Les limons coté mur sont réalisés en 2 couches superposées et non collées immédiatement. Une Epaisseur de 25 mm et une de 15 mm, soit un limon de 40 mm. Les rainures pour chaque marche sont faites à la défonceuse avec gabarit « maison ».
Voir cet article pour voir comment Ness fait ces limons : Pose d’un Escalier entre cloison : Limon en 3 parties
Très pratique pour la pose!
Figure 8 : Le gabarit pour rainure faite maison selon le indications du site StairDesigner.
Figure 9 : Coupe d’onglet des balustres. Une boite de coupe au bon angle a été réalisée pour la réalisation en série des 12 balustres. (Scie oscillante sur table).
Figure 10 : Assemblage limon, poteau, balustre et rampe. Ça commence à prendre tournure !
Figure 11 : Pré montage de la 1ère volée à l’atelier. Le peu de place ne me permettra pas de faire plus ! Le plafond est à 1,80m.
Figure 12 : Installation à demeure des limons sur le mur.
Figure 13 : Le plus périlleux ! Les différents éléments sont montés séparément à l’échelle, puis assemblés au grenier, et enfin re descente (lente) de l’ensemble 2éme volée assemblée. Chaud dessous !
On voit bien les limons côté mur sans la partie en dent de scie . Les marches viendront se poser sur ces dents de scie et la partie complémentaire viendra les coiffer.
Figure 14 : Montage des marches hautes puis de la volée basse. Les marches sont engagées dans la rainure du côté balustre (15 mm de profondeur) et déposées en appui sur la rainure ouverte (en dent de scie) côté mur.
Chaque marche est vissée, par-dessus coté mur, à travers du limon coté balustre. L’escalier étant destiné à être peint les têtes de vis sur le limon seront masquées.
Reste quelques finitions à faire, tel que, poser le complément de limon en dent de scie venant coiffer les marches côté mur, tourner les boules décoratives en haut de poteau rappelant le style de l’escalier du bas, poser des baguettes de finition sur le champ du limon côté mur.
On est près du but, suivez le guide !
Figure 15 : Et voilà ! Il ne manque qu’un coup de peinture sur le mur pour oublier l’échelle de meunier qui était là. Mais ça, c’était avant !
Figure 16 : Vu du haut, il me plait bien aussi !
Mais bon pas le temps de rêvasser ! Il reste à aménager le grenier maintenant que l’on sait y monter.
Si cela peut vous aider à vous lancer, j’en serais heureux pour vous, car c’est une belle « aventure » maîtrisée et gratifiante.
F.B
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Très belle réalisation ! Félicitation!
J’aurai aimé avoir un peu plus de précision sur le passage suivant:
« L’assemblage a été fait cœur vers le haut et tête bêche pour éviter le cintrage »
Qu’est ce que vous entendez par « tête bêche » ?
Merci
Bonjour Benjamin,
Merci pour votre commentaire. Comme cette article est assez ancien et je ne sais pas si François le suit je me permet de répondre à sa place.
Je pense que François voulez dire que dans l’assemblage des panneaux à partir de plusieurs planches, il place une planche coeur vers le haut puis la planche suivante coeur vers le bas, puis ver le haut, etc. Ceci permet de limiter la déformation du panneau quand les planches « travail ».
Si vous avez d’autres questions, pouvez vous les poser sur notre forum:
https://atelierbois.net/forum/
Cordialement,
Ness
Cordialement,